Le noyer maya au pays des Mayas.



Contribuer à l’agroforesterie locale avec, et selon, les communautés rurales de la Péninsule du Yucatán.

Le Projet Árboles de Vida

Avec le soutien de la Fondation Yves Rocher, Forêts Communes a lancé en 2018 un projet de reforestation et d’agroforesterie appelé Árboles de Vida dans la péninsule du Yucatán au Mexique. Nous avons réussi à planter 80 000 arbres pendant la première phase du projet (2018-2020) et nous avons l’objectif de planter 195 000 de plus pendant cette deuxième phase (2021-2024).  Bien que l’accent soit mis sur l’arbre noyer maya (Brosimum alicastrum), nous plantons également une sélection diversifiée d’espèces identifiées par les communautés participantes et qui sont particulièrement bénéfiques d’un point de vue agroforestier et bioculturel.

Véritable initiative de terrain, le projet a été développé en étroite collaboration avec des communautés rurales afin de répondre directement aux besoins et aux défis identifiés par les communautés elles-mêmes. Il s’agit notamment de la diversification des moyens de subsistances, l’élargissement des opportunités socio-économiques et d’une production agricole diversifiée face aux défis croissants affectant l’agriculture traditionnelle en raison en grande partie du changement climatique.

À long terme, Árboles de Vida vise à aider à étendre les pratiques agroforestières locales, à contribuer à la régénération de l’environnement et à renforcer les moyens de subsistance durables des communautés locales. En formant des partenariats locaux solides, nous espérons que ces efforts prendront une vie proper: une vie locale et durable, continuant à être adoptés et reproduits au fil du temps.

La recherche et le renforcement des connaissances à la fois localement et à l’étranger sont un autre élément central de notre projet. Outre l’organisation de formations et d’ateliers locaux, d’activités pédagogiques et d’échanges de recherche, nous avons également soutenu jusqu’à présent la recherche de trois étudiants européens en master sur des thèmes tels que : l’étude des espèces oxalogènes du Yucatan à fort potentiel agroforestier ; comprendre le contexte social dans les communautés en ce qui concerne l’intégration des produits à base de noix maya dans les régimes alimentaires locaux ainsi que dans les activités socio-économiques ; rechercher le potentiel des haies agroforestières productives en tant que stratégie d’adaptation pour aider à atténuer les impacts négatifs du changement climatique sur la production agricole des agriculteurs locaux.

Nous atteignons nos objectifs principalement par :

  • La mise en place de pépinières dans des communautés participants (nous avons actuellement trois pépinières principales et avons soutenu des petites pépinières artisanales dans d’autres milieux plus ruraux);
  • La coordination des campagnes de plantation avec des communautés voisines ;
  • L’organisation d’ateliers de formation pour les communautés participantes
  • Le développement d’une initiative scolaire pour éduquer et impliquer les jeunes et la création de matériel pédagogique basé sur le patrimoine bio-culturel maya;
  • Valorisation de la participation des femmes à tous les niveaux de la gestion et de la mise en œuvre des projets ;
  • Collaboration avec des universités en Europe et au Mexique pour approfondir la recherche sur les arbres oxalogènes ainsi que sur les meilleures pratiques et opportunités en agroforesterie.
Événement communautaire de répartition des arbres de Mayanut organisé par notre partenaire Luum Ayni en partenariat avec la municipalité Chichimila.

Contexte Social + Environnemental

Le projet Árboles de Vida travaille avec trois pépinières primaires qui fournit des arbres à plus de 20 communautés dans les états Quintana Roo et Yucatan.

L’intérieur de la péninsule du Yucatán était autrefois une zone densément boisée ; cependant, elle a subi une déforestation et une dégradation des sols considérables au cours des dernières décennies en raison de la production de « Heneken » (Sisal, Agave sisalana), d’activités de monoculture, de l’élevage de bétail et de projets d’exploitation forestière à grande échelle pour soutenir le développement rapide de la péninsule et de l’industrie du tourisme (aujourd’hui dominante). La péninsule présente un paysage karstique composé principalement de roches calcaires. Bien qu’il y ait très peu d’eau de surface dans la région, le Yucatán dispose du plus vaste réseau de rivières souterraine au monde.

Le terrain accidenté de la région et le manque d’eau de surface rendent l’activité agricole complexe et limitée. L’agriculture traditionnelle, qui dépend fortement de la production de maïs, est aussi affectée par les effets du changement climatique (températures plus élevées, périodes de sécheresse plus longues, pluies et conditions météorologiques irrégulières). L’insécurité alimentaire devient donc une préoccupation croissante pour les communautés locales, qui pouvaient auparavant subvenir à leurs besoins au niveau de la subsistance.

Bien que le noyer maya fasse partie intégrante du régime alimentaire des anciens Mayas et Aztèques (il est même mentionné dans leurs textes sacrés), de nos jours, il reste une espèce sous-exploitée avec un énorme potentiel dans la culture et l’utilisation par les locaux. Le noyer maya est particulièrement bien adapté au terrain et au climat de la région, car sa longue racine pivotante verticale peut puiser de l’eau dans le système fluvial souterrain, ce qui permet la survie des arbres et la production de noix nutritives même en périodes de sécheresse sévère.

De nombreuses communautés participant au projet cultivent également du miel d’abeilles indigènes « melipona« , une espèce menacée qui produit un miel riche en propriétés médicinales et sanitaires. Reconnaissant l’importance des espèces d’abeilles indigènes pour la santé écologique au sens large, le projet vise à aider à renforcer le lien entre le reboisement et l’apiculture.

Le calendrier agricole maya Xookin, créé traditionnellement chaque mois de janvier afin de tracer les conditions météorologiques et les pluies pour chaque mois de l’année à venir, permettant aux agriculteurs de savoir quel sera le meilleur moment pour planter et récolter.

Partenaires Terrain

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