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Le programme en france
Forêts Communes conduit des projets innovants inspirés de la permaculture et de l’agroforesterie pour re-végétaliser les villes, les friches industrielles, les espaces verts des habitats sociaux… avec à chaque projet la mobilisation des habitants et des acteurs locaux au cœur du dispositif.

Le programme Forêts Communes (anciennement appelé « Arbres Sauveurs ») développe des projets innovants de reforestation et d’agroforesterie interdisciplinaires centrés sur les arbres multifonctionnels, qui bénéficient aux populations locales, à l’environnement et à l’atténuation du changement climatique
Nous sommes convaincus que les arbres sont une source importante de multiples bénéfices pour les humains et la nature. Nous travaillons donc à les réintégrer là où ils manquent, notamment à travers une agriculture vivrière à petite échelle, pour aider les populations à regagner leur souveraineté alimentaire, base essentielle de leur bien-être.
Nous nous focalisons sur des arbres multifonctionnels (nourriciers, fertilisants, résistant à la sécheresse, etc), qui bénéficient à l’environnement, aux populations locales et à l’atténuation du changement climatique. Ces arbres répondent aux différents besoins des régions et des communautés avec lesquelles nous travaillons : Haïti, Mexique, Inde & France.
Parmi ces arbres multifonctionnels, nous travaillons particulièrement avec certains arbres étonnants : les arbres oxalogènes. Uniques au monde, ces arbres séquestrent le carbone dans leur bois, mais aussi sous forme de calcaire dans le sol en symbiose avec des champignons et des bactéries, le fixant là pour 10 à 100000 ans ! (Plus de détails sur l’oxalogénèse dans la vidéo ci-dessous).
De part ces qualités, le noyer maya (Brosimum alicastrum) est devenu l’un des piliers de notre programme. Présent sur la ceinture caribéenne, en plus de ces capacités oxalogènes, il produit des noix très nutritives et faciles à conserver, son fourrage augmente la lactation chez le bétail, il résiste bien à la sécheresse, fait un excellent couvert végétal et est capable de vivre 1000 ans… (Plus de détails sur le noyer maya sur notre page Ressources).
Le programme initial a été fondé par l’association Biomimicry Europa. Il est le résultat d’une collaboration entre des biomiméticiens et des chercheurs étudiant les arbres oxalogènes (laboratoire de Eric Verrecchia de l’Université de Lausanne en Suisse). L’idée était d’appliquer leurs recherches sur le terrain, dans des projets d’agroforesterie tirant profit des propriétés de ces arbres remarquables.
Le programme est donc né en 2010, parmi les fondateurs de notre association Biomimicry Europa, dont Gauthier Chapelle, Raphaël Stevens, Tarik Chekchak, Caroline Zaoui, Karim Lapp, Gaétan Dartevelle, Kalina Raskin et Daniel Rodary, en collaboration avec Eric Verrecchia de l’université de Lausanne, découvreur des arbres oxalogènes, qui stockent du carbone dans le sol, sous forme de calcaire, pour des dizaines de milliers d’années…
Ayant découvert ces arbres lors de la conduite du programme CO2SolStock, qui investiguait les voies naturelles de bio-séquestration du CO2, les fondateurs de l’association ont ensuite voulu, avec le professeur Verrechia, utiliser ces arbres particuliers dans un programme associant reforestation et biomimétisme.
Le biomimétisme, formalisé par la naturaliste nord-américaine Janine Benyus (aussi fondatrice de notre association), est l’innovation inspirée par le monde vivant pour concevoir des modes d’existence, de consommation et de production qui soient durable au sens biologique, c’est-à-dire capables de perdurer des siècles, des millénaires, sans dégrader les conditions de vie sur la planète.
Appliqué à l’agriculture et au soin à l’environnement, là ou se rejoignent la reforestation et l’agroforesterie, le biomimétisme est très proche de la permaculture, qui cherche littéralement à créer un mode d’agriculture permanente. A cette agriculture biologique, sans apport extérieurs au terrain considéré, et ancrée dans un temps long, le biomimétisme ajoute des dimensions plus techniques inspirées de l’observation des écosystèmes matures, complexes et très productifs.
L’imitation des fonctionnalités écologiques, par exemple : seuls les champignons dégradent la lignine du bois, ce qui en fait les seuls éléments pouvant remplir cette fonction dans une forêt, naturelle ou conçue par nous. Les buissons vont créer des haies basses et des micro climats localisés. Les couvre-sols le protègent avec sa faune et gardent l’eau…
L’approche de la complexité, qui est toujours très haute dans les écosystèmes les plus productifs du monde (forêts tropicales humides et récifs coralliens), où les boucles de production et recyclages se croisent et s’imbriquent, dans le temps (multiple cycles au cours de l’année) et dans l’espace (cycles ultra-locaux ou régionaux). Nos systèmes agricoles sont souvent très pauvres, jusqu’à une seule espèce de plante cultivée sur toute l’année… le biomimétisme nous montre comment l’augmentation (très modeste) de la complexité de nos systèmes permet des accroissements (très significatifs) de leur production et de leur résilience.
« Un arbre oxalogène est un type d’arbre connu pour présenter la ‘voie oxalate-carbonate’ dans le cadre de son métabolisme. Cette voie métabolique forme des ions d’oxalate qui au niveau du sol, en symbioses bactério-fongiques, forment du carbonate de calcium (CaCO3, calcaire) qui est l’une des formes les plus durables de puits de carbone. Les propriétés de ce type d’arbres ont été découvertes dans les années 1990 par le biogéochimiste Eric Verrecchia. » (source wikipedia)
Nous appellons arbres multifonctionnels des arbres qui sont choisis pour l’ensemble de leurs fonctions, qui peuvent être l’oxalogénèse, la production de nourriture pour les humains, pour le bétail ou la faune sauvage, l’amendement des sols (arbres oxalogènes ou fixateurs d’azote par exemple), la résistance à la sécheresse, la production de bois, etc.
Nous partons du principe que les paysans sont les principaux acteurs de l’évolution des paysages, et que trouver des arbres multifonctionnels locaux, adaptés, mais sélectionnées pour leurs qualités multiples, qui leur apportent des multiples bénéfices, en se basant sur leur situation (en particulier économique et de souveraineté alimentaire) plutôt que celle de « l’environnement » dans leur pays, est un garant social de la pérennité et de l’efficacité finale des programmes de diffusion de ces arbres.
Découvrez une présentation de notre programme (en 2015, avec son ancien nom) dans le cadre de la série documentaire “Nature=Futur !” dédiée aux projets bio-inspirés.
Actions
Nos actions se structurent principalement en deux catégories : les projets terrains (montage, coordination, mise en réseau…), et des offres de compensation carbone.
Dans les pays où nous travaillons, nous collaborons systématiquement avec des partenaires locaux qui sont les principaux acteurs et bénéficiaire des programmes : Groupements paysans en Haïti, communautés villageoises et leur regroupements au Mexique, associations impliquées localement en France…
Le programme vise ainsi à la mise en « symbiose » des différents acteurs (collaboration mutuellement bénéfique – biomimétisme !) pour créer des réseaux qui auront plus de chance d’être résilients par eux-même, et donc plus durables.
En sus de ces réseaux, le programme assure la coordination au niveau national des différents réseaux, et la communication pour l’ensemble des pays auprès des financeurs en France.
La reforestation avec des arbres “Oxalogènes” est ressortie comme la voie la plus prometteuse du projet Européen CO2SolStock examinant les voies naturelles de capture et séquestration du carbone atmosphérique.
Notre programme de reforestation s’est longtemps gardé de faire de la compensation carbone, car elle est souvent faite sur des territoires immenses, pour des volumes important de CO2 « stocké » – ce qui entraîne de façon quasi automatique une déconnexion avec les besoins (et capacités) réels, divers et hétérogènes, des territoires et populations impliquées.
Notre premier adage est donc que « le carbone le mieux stocké est celui qui n’est pas émis«
Mais après bien des années, nous nous sommes décidés, en 2019, à nous aventurer dans une reforestation prudente et atypique, la encore inspirée des principes du monde vivant : extrême « prudence » vis a vis des risques futurs, petite échelle, multiplication des sécurités et redondances.
Plus de détails sur notre page dédiée
Pour résumer en quelques points :
Arbres multi-fonctionnels
Fruitiers en majorité, donnés aux femmes en priorité, pour planter dans les jardins et cours et encourager l’autonomie alimentaire directe et durable.
Small is beautiful, et moins risqué
Petit programme (+/- 30000 arbres/an), quelques arbres par bénéficiaire, déployé de façon très distribuée, très « humaine », croissance « organique », avec +40000 bénéficiaires, pour qui chaque arbre compte.
Arbres « oxalogènes »
Uniques au monde, ils séquestrent le carbone dans leur bois, mais aussi sous forme de calcaire dans le sol en symbiose avec des champignons et des bactéries, le fixant pour 10 à 100 000 ans !
Le Noyer Maya… un de nos piliers
Un arbre qui vit 1000 ans, résiste à la sécheresse, oxalogène, adapté localement (Haïti et Mexique), et dont les noix très nutritives sont faciles à sécher et conserver, sont utilisables en sauces, farine, galettes… et même comme du café ou du chocolat!
Séquestrer du carbone « entre amis »
Nous proposons de séquestrer du CO2 à petite échelle, avec des organisations « amies », qui feront confiance au programme et en épouseront aussi les objectifs sociaux.