Le projet
En 2023-24, trois résidences de logements sociaux de Plaine Commune Habitat, situées à Saint-Denis et Pierrefitte-sur-Seine (93), ont vu leurs espaces verts transformés : plus de 2500 arbres, arbustes et buissons de 60 espèces différentes, presque toutes comestibles, ont été plantés avec la collaboration étroite des habitants et des acteurs locaux.
En 2025-26, le consortium de 4 partenaires (Fondation Yves Rocher, bailleur social Plaine Commune Habitat, associations Forêts Communes et Fun Être sur l’Île ) relance un projet ambitieux sur 2 sites de Seine-St-Denis, et ajoute le défi de la désartificialisation pour reverdir là où le bitume et le béton dominaient jusque là.
Le parti pris :
- recréer des espaces de nature densifiés et diversifiés au pied des immeubles de logement social
- travailler en étroite collaboration avec les habitants pour qu’ils s’approprient le projet



Passer de la vaste pelouse avec quelques arbres et haies clairsemées à des haies denses ou petites forêts-jardins fruitières, diversifiées, en préservant des espaces de pelouse pour maintenir les usages récréatifs.
Les objectifs :
Des bénéfices environnementaux :
- Lutter contre les îlots de chaleur grâce à la présence renforcée des plantes
- Diversifier fortement les espèces végétales présentes
- Favoriser l’accueil de la biodiversité pour lutter contre le monopole des espèces dites invasives (rats, pigeons)
Des impacts sociaux :
- Proposer un espace de vie accueillant, vivant, inclusif
- Qualifier l’image des logements sociaux par des espaces extérieurs généreux
- Offrir un cadre propice aux usages apaisés et aider à recréer une vie locale conviviale
Des enjeux économiques :
- Rechercher l’impact zéro sur les charges des locataires
- Rendre le parc immobilier plus attractif
Place à la diversité
Inspirée de l’agroforesterie et de la permaculture, la méthodeconsiste à planter une grande diversité d’espèces aux fonctionnalités végétales variées : petits buissons, arbustes, petits et grands arbres…
Cette diversité permet d’accueillir une plus grande biodiversité (oiseaux, insectes, petits mammifères, autres plantes) et ainsi restaurer les écosystèmes monopolisés par des espèces dites invasives (rats, pigeons…).
Plus de 60 espèces locales en agriculture biologique ont été plantées, dont plus de 90% sont comestibles : abricotier, cerisier, châtaigner, figuier, pêcher, poirier, pommier, noisetier, grenadier, mais aussi framboisiers, cassissier, groseiller, chèvrefeuille comestible… Qu’il est bon de pouvoir manger des fruits récoltés en bas de chez soi, qu’on a soi-même plantés !
Retour au naturel
Les espèces ont été choisies pour leur aspect rustique et le design a été conçu pour être le plus proche possible de l’état naturel. Ainsi, les plantations ne nécessitent que peu de soins dans la durée (taille et arrosages fortement réduits), essentiel pour maîtriser les charges des locataires.

Des habitants impliqués à chaque étape
Facteur de réussite capital pour l’appropriation de la démarche, la mobilisation des habitants et des acteurs locaux est au cœur du dispositif. Avec le relais d’associations locales, les habitants ont été associés en amont pour assurer un design compatible avec les usages, au cours du chantier participatif de plantation, pendant la période d’entretien (sessions collectives de désherbage, arrosage, création de bacs et de mobilier de jardin).
Les centres sociaux, les écoles et les associations locales ont été des partenaires privilégiés naturels. A noter que les enfants sont les bénéficiaires et ambassadeurs les plus actifs et enthousiastes et apportent leur immense capital sympathie !
L’implication des habitants assure le respect des plantations dans le temps, mais va aussi au-delà : de petits groupes d’adultes et d’enfants se constituent pour assurer une part de l’entretien, parfois aidé par le bailleur, parfois spontanément. Voilà un terrain concret pour recréer des liens de voisinage conviviaux !



Un dispositif de financement particulièrement avantageux
Un montage innovant a permis de mobiliser des fonds privés des fondations Yves Rocher et Maisons du Monde Foundation pour un total de 135 000€ sur 2 ans. Le bailleur a également utilisé le dispositif de dégrèvement de la TFPB pour les sites en ZUS afin de déduire de la TFPB les coûts liés au chantier et à l’animation.
Un projet totalement pris en charge dans sa coordination
L’équipe Forêt des Voisins, animée par Forêts Communes, a assuré le pilotage du projet en lien étroit avec les équipes du bailleur : conventionnement avec les financeurs et le bailleur, montage du budget, comités de pilotage, études botanique et de pollutions des sols, design des plantations, plan de concertation, préparation des commandes, gestion du chantier, suivi post-chantier, bilan.
Un premier retour d’expérience sur 3 sites et 20 mois de projet
- Un calendrier type est maintenant établi, sur 15 à 20 mois de projet :

- Les conditions de la réussite identifiées incluent :
- la maîtrise des coûts des plants, des chantiers, de l’irrigation et de l’entretien
- la mobilisation des habitants et du réseau local en passant par des associations implantées localement pour le volet social, et par les écoles et centres de loisir, club de foot, etc.
- l’inclusion de toutes les parties prenantes pour assurer un soutien du projet
- dans le temps direction du bailleur social, equipes de proximité, prestataires d’espaces verts, amicales de locataires, tissu social et associatif local, etc.
- des réponses concrètes aux demandes des habitants , par exemple sur du mobilier extérieur, des bacs potagers, l’enlèvement de structures qui posent problème, le maintien de pelouses pour les loisirs, de zones de sport pour les enfants, etc.