Quelques unes des 80000 graines de chokogou envoyées en Haïti. Photo du Dr. Bernd Neugebauer de Chan Ká Vergel (Oxkutzcab, Yucatan)[/caption] Pour sûr, l’année 2016 a été contrastée pour Haïti et pour le programme. Les élections – présidentielles, législatives et municipales – tant attendues n’auront toujours pas eu lieu, et l’ouragan Matthew, a été suivi par des inondations, avec pour bilan des champs dévastés, des arbres balayés par le vent, des habitations écroulées, des pertes de bétails et de réserves de nourriture, et évidemment une prolifération des moustiques et du choléra… De même l’aide internationale, échaudée par les malversations de l’après tremblement de terre de 2010 – des deux côtés, Haïti et donneurs –, s’est montrée très timide a intervenir. De notre côté des projets auxquels nous croyions beaucoup ne se sont pas lancés comme prévu et nous avons du faire face à des problèmes d’organisation. Cependant, peut-être est-ce aussi là un signe de maturité, l’envie de ne plus faire les mêmes erreurs. Intervenir en Haïti c’est se confronter à une pauvreté systémique ancrée dans une histoire qu’on néglige souvent. L’aide d’urgence et extérieure ne peut suffire, et les Haïtiens semblent de plus en plus demander des formations, des graines et tout autre moyen d’acquérir de l’autonomie, afin de décider eux-mêmes ce que leur pays doit devenir, selon leur culture. Et en bien des points ils nous montrent qu’ils n’attendent pas pour s’organiser et trouver des idées. (À voir notamment le petit reportage sur l’association Acted http://info.arte.tv/fr/haiti-les-oublies). Voilà en quoi l’année a été belle aussi dans un sens. La pluie est revenue après 1 an et demi dans certaines régions ; notre visite de terrain en mars dernier nous a permis de rencontrer de nouvelles organisations locales, de faire de nouveaux partenariats ; tous les noyers mayas d’environ 5 ans ont fleuri et fructifié et continueront donc de le faire les années à venir ; nous avons réussi à importer 800000 nouvelles graines et ces arbres seront bientôt distribués à des milliers de familles ; de nouvelles personnes ont rejoint l’équipe ; une jolie ferme permacole se développe à toute vitesse du côté de Cap Rouge ; l’importation prochaine d’une belle quantité de graines sèches devrait pouvoir lancer tout un programme de micro-crédit ; et le programme se développe maintenant aussi du côté du Mexique avec des partenariats scientifiques de bonne augure. C’est avec tout ça en tête que nous entamons cette année 2017, une année qui prend racine dans un sol enrichi par tout ce qu’a apporté l’année précédente et nous espérons que ses fruits seront beaux. Nous vous souhaitons donc une bonne année, consciente et engagée. La petite équipe du programme Arbres Sauveurs de Biomimicry Europa : Chloé & Daniel en France, Lauren au Mexique, ainsi que Nelly en tant que bénévole. ]]>