“Prendre soin de la terre”, “Prendre soin de l’humain”, “Partager équitablement”. Les trois principes fondateurs de la permaculture.
* La permaculture, qu’est-ce que c’est ?
“La permaculture est la conception consciente de paysages et de projets s’inspirant de la nature et visant à créer des écosystèmes humains productifs et durables ” d’après le site http://www.fermesdavenir.org/. Le terme permaculture vient de l’anglais permanent agriculture, soit, agriculture permanente. Cette manière de penser le paysage et l’agriculture a d’abord été développée en réponse aux problématiques soulevées par la trop forte industrialisation de l’agriculture. En effet, la permaculture se fonde sur une éthique très forte : le respect de la terre, de l’humain et le partage équitable des ressources. Son but est de répondre aux besoins humains en matière de nourriture tout en garantissant une intégration harmonieuse des activités humaines agricole au sein d’un écosystème. Concordance entre l’humain et la nature, les gens, leurs habitats et la façon dont ils s’organisent sont à ce niveau au centre de la permaculture. Une ferme en permaculture vise l’efficacité énergétique, c’est-à-dire que contrairement à l’agriculture industrielle actuelle, elle évite le travail inutile, en faisant d’un déchet une ressource, en valorisant les services rendus par les écosystèmes, ou encore en réduisant les consommations et les déplacements. Le système que propose la permaculture serait une réponse face à la diminution des ressources fossiles et au dérèglement climatique croissant.** Un exemple aujourd’hui, La Ferme du Bec Hellouin, à deux heures de Paris.
“Notre ferme propose des produits biologiques de grande qualité. Notre production est réalisée dans un respect absolu de l’environnement, grâce aux concepts de la permaculture.” Voici ce que propose les maraîchers qui travaillent pour cette ferme écologique. En effet, c’est par la pratique d’un ensemble de solutions inspirées du fonctionnement des écosystèmes naturels, que la ferme du Bec Hellouin produit en abondance des fruits et légumes. La production maraîchère de la ferme est plusieurs fois supérieure à la moyenne nationale par unité de surface, pratiquement sans recours aux énergies fossiles. Environ 800 végétaux différents y sont cultivés. La ferme produit des fruits et légumes, du cidre, du jus de pomme, des sirops et confitures, des plantes aromatiques et médicinales et du pain, des paniers hebdomadaires de fruits et légumes sont distribués auprès d’AMAP – une Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne, est, en France, un partenariat de proximité entre un groupe de consommateurs et une exploitation locale débouchant sur un partage régulier de récolte composée des produits de la ferme – Au sein de la ferme du Bec Hellouin, les deux îles-jardin, le jardin mandala, les mares, la forêt-nourricière, les vergers forment un agro-écosystème hautement productif et durable. Des formations en permaculture, jardinage et maraîchage se déroulent au sein de la ferme pour les plus curieux. Rendez-vous sur le site internet de la ferme pour de plus amples explications, http://www.fermedubec.com/. [caption id="attachment_3184" align="alignleft" width="300"] Image de Flickr.com.[/caption] *** La permaculture, une solution harmonieuse et durable. La permaculture tisse sa philosophie en trois grands points : *Prendre soin de la Terre. C’est à dire respecter l’ensemble des êtres vivants, qu’ils soient animales ou végétales, ainsi que leurs écosystèmes respectifs. Ce respect de la nature pourrait être assimilé à cette doctrine populaire qui nous demande de parler aux plantes et de prendre soin d’elles afin qu’elles poussent correctement. Respecter son écosystème c’est réussir à se mettre en équilibre avec celui-ci afin de mieux l’interpréter et obtenir d’avantage de résultats. *Prendre soin des personnes. Les êtres humains ont un impact lourd de conséquences sur leur environnement, bien souvent causé par leurs émotions. Prendre soin des agriculteurs qui travaillent au sein d’une permaculture c’est favoriser des situations permettant aux êtres humains de combler leurs besoins en limitant au maximum les répercussions négatives. *Distribuer les surplus. C’est-à-dire de favoriser la distribution équitable des richesses produites au sein d’une permaculture. Néanmoins le point essentiel de cette philosophie consiste à travailler avec la nature et non pas contre elle. Réaliser avec la nature sans la dominer. Les fondateurs du mouvement, les australiens Bill Mollison et David Holmgren, ont observé que les méthodes agricoles modernes avec l’utilisation d’adjuvants chimiques bouleversent l’équilibre écologique en provoquant la dégradation des sols cultivables. C’est pourquoi, les praticiens agricoles de la permaculture n’utilisent pas d’adjuvants chimiques issus pour la plupart de l’industrie pétrochimique. Autre constat, depuis des siècles, l’industrie de l’agriculture par l’utilisation du labour -retourner le sol- en perturbe la faune et casse l’agencement de la terre maintenue par les réseaux de racines et des champignons, le système de la permaculture se veut de repenser ces méthodes agricoles afin de maintenir des sols sains et riches en productivité. De nombreux écologues ont montré qu’un écosystème naturel mature est largement plus productif que n’importe quel système humain de production de nourriture. La permaculture s’est donc orientée vers la recherche de la mise en place d’agro-écosystèmes productifs s’inspirant du fonctionnement des écosystèmes naturels. Autre technique, la permaculture centre son approche sur « l’arbre et la forêt ». Par exemple en reconsidérant des haies en bordure des cultures et des bocages comme garant de la biodiversité. En effet, l’agriculture que nous connaissons aujourd’hui a commencé à se généraliser à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, elle a été conçue pour répondre le plus rapidement possible à de gigantesques besoins humains. Augmentation de la taille des exploitations, hyper mécanisation, suppression des haies et des arbres, pratique de la monoculture sur les champs, utilisation massive d’engrais chimiques et de pesticides, voilà les mots d’ordres de cette agriculture rapide et fortement dépendante via le carburant pour les machines agricoles et les produits phytosanitaires. Le résultat à court-terme a rempli toutes nos espérances, la productivité a explosé ainsi que les rendements. Cependant, avec des années de recul, nous constatons les limites et les effets négatifs de ces pratiques. Le souci de la permaculture est de fournir un autre regard sur notre agriculture. **** Un authentique mode d’agriculture riche de potentiel. Les concepts de design de la permaculture reposent sur un principe essentiel : positionner au mieux chaque élément de manière à ce qu’il puisse interagir positivement avec les autres qui l’entour. Ainsi nous pouvons créer des interactions bénéfiques, à l’image de la nature où tout est connecté. Les déchets de l’un deviennent les produits de l’autre, permettant à l’ensemble d’être davantage que la somme des parties. C’est une vision holistique, organique du monde. La permaculture est l’avancée contemporaine la plus pertinente pour réconcilier l’Homme et la Terre. C’est à la fois une science, une philosophie et un art de vivre riche d’un extraordinaire potentiel. Une association, Fermes d’Avenir, http://www.fermesdavenir.org/, désire illustrer scientifiquement la rentabilité et la nécessité de renoncer à notre système agricole actuel pour se diriger vers celui de la permaculture. C’est par le bais d’une microferme pilote en Touraine que le projet principal de l’association Fermes d’Avenir va pouvoir être développé. C’est une expérimentation, sur une petite surface, de la viabilité économique et écologique de techniques agro-écologiques intensives. Le projet a pour objectifs de prouver la pertinence de ces pratiques dans le contexte actuel, d’analyser les résultats et de produire une grille d’indicateurs, afin de mettre à disposition un protocole pour reproduire ce type de microferme. Le premier des objectifs du projet est d’établir une grille de lecture scientifique de l’efficacité de l’agroécologie et en particulier de la permaculture. Au terme de cette expérimentation, les analyses pourront être comparées à ceux obtenus en agriculture conventionnelle. Ainsi, plusieurs facteurs vont être évalués pour cette analyse : *Le facteur économique. Productivité au m², temps de travail, marge nette de l’exploitation etc. *Le facteur écologique. Quantité de déchets produits, biodiversité observée, qualité de l’eau en sous-sol etc. *Le facteur social. Bien-être au travail, interactions sociales etc. La finalité de cette expérimentation est de fournir à toute personne qui le désirerait, citadin en reconversion ou agriculteur en transition, les clefs qui lui permettraient de reproduire sa propre microferme agro-écologique. Pour l’association Fermes d’Avenir il s’agit de dessiner un nouveau modèle d’agriculture, qui viendrait en complément du modèle existant pour amorcer une transition écologique dans la durée, en phase avec les réalités économiques, démographiques et structurelles de notre société. *****Sources. Sites internet : http://www.fermedubec.com/accueil.aspx http://www.entransition.com/ http://www.fermesdavenir.org/quest-ce-que-la-permaculture/]]>